Fascinants acrobates qui font de l’altitude leur terrain de jeu de prédilection. Scotchés comme des pandas à leurs hauts mâts chinois ou jouant les équilibristes que menace la chute en ne se tenant à la rampe d’acier que du bout des doigts, des bras, des jambes, celles et ceux qui vous font face ne redoutent pas le vertige. Le spectacle de ces artistes aériens dont on se demande s’ils ne sont pas plus oiseaux qu’êtres humains est, en soi, une source de rêverie. Si l’on ajoute à la performance physique, le récit sous-jacent que suggère la chorégraphie des corps à l’assaut de cette verticalité, on finit, nous aussi, par décoller du réel pour basculer dans un monde renversé et magique. La fiction démarre par un deuil. Le pilier de la famille vient de mourir. Il faut trier ce qu’il y a à trier. Monter jusqu’au grenier. Faire place nette en accueillant les souvenirs que les objets déposés là sous un peu de poussière ne manquent pas de ressusciter. Au sol, sont installés deux canapés, une platine à vinyles, une garde robe hétéroclite. Chaque caisse entrouverte, chaque valise explorée est l’occasion d’une émotion. C’est dans les airs que celle-ci se dit le mieux. Tout là-haut. À plusieurs mètres au-dessus de nos têtes.