On pourrait considérer, de prime abord, que la question de la diffusion est réglée : de nombreuses structures culturelles, quelque soit leur projet artistique et culturel, programment aujourd’hui du cirque ; il s’exporte magistralement : Aurélien Bory, Phia Ménard, Camille Boitel, les Akoreaccro,... pour n’en citer que quelque uns, diffusent un cirque à la française aux quatre coins du globe.
Et pourtant des zones grises persistent sur le territoire français, encore beaucoup de compagnies peinent à diffuser leurs spectacles, des lieux de diffusion sont encore en demande pour mieux appréhender la création actuelle et son économie. Les pôles cirque sont à ce titre de plus en plus sollicités comme espace de conseils et de ressources ; comment composer avec cette demande de plus en plus forte du territoire et les missions de repérage, d’accompagnement et de rayonnement des artistes ? ceci dans un paysage politique mouvant qui redessine la carte de France et interroge les puissances publiques sur leur soutien au maillage culturel.
L'association Territoires de cirque a organisé 3 temps d'atelier pour tenter d'avancer sur ces questions.
- en novembre 2013, 2 jours de séminaire pour les membres, accueilli par le Théâtre d’Arles. Ce séminaire a permis de dégager des positions communes sur plusieurs enjeux : le sens de l’action et la reconnaissance de sa diversité, la posture face au politique, les publics, les espaces de diffusion ; et de faire émerger des questionnements à l’adresse des partenaires institutionnels agissant sur la diffusion.
- en mars 2015, à la brèche à Cherbourg dans le cadre du festival Spring : un atelier qui conviait aux côtés des membres de TDC, l'ONDA, l'Institut français, Jeunes Talents cirque Europe, Circostradda et HLM.
- en avril 2015, à la Villette dans le cadre du festival Hautes Tensions : un second temps d'atelier pour creuser la question de la pertinence des réseaux dans la diffusion et celle du nécessaire soutien à la diffusion sous chapiteau.
Les différents temps de travail ont mis au jour la nécessité de définir une éthique commune en terme de diffusion et de concevoir des outils qui permettent de mieux soutenir l'émergence artistique, le chapiteau, de favoriser les séries et de rationaliser les tournées.